L’entreprise « libérée »
Horizontalisation et responsabilisation : l’entreprise d’aujourd’hui, à l’ère du digital, n’est plus conçue comme une entité statique et verticale, mais comme une organisation souple, fluctuante, en perpétuelle mutation, donc innovante. L’adaptabilité, une nécessité vitale dans un univers économique en constante évolution, où la concurrence règne. Le management à l’ancienne, basé sur une bureaucratie qui place des responsables à chaque étage, complexifie et allonge les cycles de décision, provoque la sclérose et le ralentissement. Freinant l’initiative, et donc l’implication de chacun, il nuit à l’efficacité de l’ensemble. En résumé, le poids des hiérarchies est une entrave à la communication interne et donc à cette synergie si fertile à la création. Il s’agit de libérer l’entreprise de ses pesanteurs administratives – sans pour autant supprimer toute forme d’organisation ! – pour permettre une saine croissance.
Les nouvelles façons de penser et de concevoir l’entreprise de demain ont transformé l’organisation sociale. Cet assouplissement des structures hiérarchiques est le fondement de ce que l’on appelle aujourd’hui « l’entreprise libérée ». L’entreprise n’est plus perçue comme une entité transcendante et figée, cadrant les activités économiques de ses membres – dont seuls les plus disciplinés progressent dans la hiérarchie -, mais comme le produit de l’activité de chacun d’entre eux. C’est donc un renversement total de paradigme, qui amène à redéfinir les ressources humaines et le management.
Mais qui dit entreprise libérée dit aussi responsabilité. Il n’est pas question, dans une vision utopique caricaturale, d’abolir toute forme d’organisation, tout mécanisme de fonctionnement interne ou hiérarchique. Le manager, loin de disparaître, voit sa fonction transformée : non plus focalisée sur les seuls organes de direction, mais sur l’ensemble des collaborateurs, son rôle de facilitateur est d’établir de nouveaux liens de confiance et de générer une motivation puissante. C’est sur l’individu et sa force de travail, sur sa capacité à être moteur du changement, que se fonde cette nouvelle forme d’organisation. L’efficacité naît de la créativité de chacun, de la confrontation des différentes expériences, des points de vue et des approches.
